Nucléaire : Coût pour coup ?

Alors que la Cour des comptes rend un rapport très attendu sur le coût du nucléaire, une question mérite désormais d’être posée : Qui va payer la note ? Qui va payer la différence entre le prix payé et le prix réel ?

Depuis trop longtemps, le lobby nucléaire a pris la mauvaise habitude de reporter tout ou partie de ses coûts afin de faire baisser artificiellement le prix du kWh d’origine nucléaire. Ces subventions déguisées doivent cesser et le secteur nucléaire doit désormais apprendre à payer le juste prix, intégrant le coût réel du démantèlement, ceux de la maintenance, de la sureté, de la gestion éternelle des déchets, de la prime assurantielle en cas de catastrophe…

Le tour de passe-passe comptable auquel le lobby nucléaire nous a habitués est un artifice que l’usager ou le contribuable devra pourtant payer tôt ou tard. L’association Agir pour l’Environnement estime que « la France est à l’aube d’un crash financier d’ampleur insoupçonnable. Nous sommes en droit de nous interroger sur les sommes nécessaires au démantèlement des centrales et à la gestion des déchets. Il existe un risque non nul que le lobby nucléaire fasse appel à la puissance publique pour combler ses errements comptables."

Pour Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement, « le "kWh nucléaire à bas prix" est une vue de l’esprit, un dogme qui, après la prétendue sureté des réacteurs, vacille sur ses bases. L’édifice patiemment construit par le lobby nucléaire s’effondre. L’heure de vérité est proche et la séquence électorale qui s’ouvre doit être le temps de la transparence. Le coût du nucléaire ne doit pas nous assommer. »

 A la veille de l’élection présidentielle, l’association appelle l’ensemble des citoyens à agir afin d’organiser le plus rapidement possible la nécessaire transition énergétique. Pour l’association Agir pour l’Environnement « sortir du nucléaire est une nécessité pour la sécurité de la population; sortir du nucléaire est également une nécessité économique ».