Non-remplacement de NKM à la tête du ministère de l’environnement : UNE SITUATION INEDITE… depuis 1971 !
Communiqués de presseDepuis sa création en 1971 par Robert Poujade, c’est la première fois que la France ne dispose plus d’un ministre de l’Ecologie en titre et en fonction. Cette situation inédite, quelque peu paradoxale pour un président qui a débuté son quinquennat par le Grenelle de l’environnement, relève l’ambivalence d’une politique spectacle.
Le constat est amer pour Agir pour l’Environnement : « La réélection de l’ancien président de la République semble plus important pour l’ancienne ministre de l’Ecologie que la préparation du sommet onusien de RIO+20 qui aura lieu en juin prochain et nécessite au contraire la présence d’un ministre à plein temps. La continuité de l’Etat en matière environnementale est donc clairement en question avec le départ de Mme Koscuicko-Morizet et de son non-remplacement ».
Le départ de la ministre permet néanmoins de faire un premier bilan de l’action de l’Etat depuis cinq ans en matière écologique. Les résultats du Grenelle de l’environnement ne sont pas à la hauteur des espoirs soulevés ni à la hauteur des crises écologiques. La versatilité du chef de l’Etat en matière environnementale a empêché la France de se hisser au niveau des meilleurs états européens. Pire, malgré les grands discours déclamés avec emphase durant le Grenelle, les résultats sont très loin des objectifs (modestes !) retenus dans la loi Grenelle 1.
Quelques exemples
- FRET FERROVIAIRE : objectif raté
Objectif : La loi Grenelle1 prévoyait de porter à 25% la part du fret ferroviaire d'ici à 2012.
Résultat : Le fret non routier est passé de 12,6 % en 2008 à 11,3 % en 2010
- ELECTRICITE RENOUVELABLE : objectif raté
Objectif : 21 % d'électricité renouvelable en 2010
Résultat : La part de l'électricité renouvelable n'était plus que de 14,5 % en 2010, contre 18 % en 1995. Entre 2008 et 2009, seulement la France et la Finlande ont vu la part des énergies renouvelables dans la consommation d’électricité régresser.
- AGRICULTURE BIOLOGIQUE : objectif raté
Objectif : Un plan « Agriculture biologique : horizon 2012 », a été initié suite au Grenelle de l'environnement, avec un objectif de 6 % de la SAU.
Résultat : Avec 4,6 % des surfaces françaises en bio fin 2011, les 6 % visés pour 2012 ne sont pas atteints.
- PESTICIDES : objectif raté
Objectif : Plan Ecophyto 2018, réduction de 50% de la quantité de pesticides utilisés d'ici à 2018
Résultat : +2,6% en 2011
- RECYCLAGE DES DECHETS : objectif raté
Objectif : Le taux de recyclage matière devra atteindre 75 % en 2012 pour les déchets d'emballages ménagers
Résultat : Pour la première fois depuis 1992, le taux de recyclage des déchets d’emballages ménagers a stagné en 2009, pour plafonner à 63%.
- NOMBRE DE KILOMÈTRES DE NOUVELLES VOIES AUTOROUTIÈRES PRÉVUS DANS LE SNIT : autorisation donnée ou en voie de l'être
Environ 1200 kilomètres de nouvelles autoroutes, soit une extension de plus de 10% du réseau existant ; inauguration de l'A65, de l’A19bis, débat public mené et autorisation donnée ou en voie de l'être : Contournement Ouest de Strasbourg, RCEA, A831, RN126, A45, RN154
- CONSTRUCTION D'UN NOUVEL AÉROPORT À NOTRE-DAME DES LANDES : autorisé
- CONTRIBUTION CLIMAT ÉNERGIE : abandonnée
- TAXE POIDS LOURDS : reportée
- TAXE PIC-NIC : abandonnée
- PERMIS D’EXPLORATION DES GAZ DE SCHISTE : accordés puis (vaguement) suspendus
- SOUTIEN FINANCIER AUX AGROCARBURANTS : maintenu
- NANOTECHNOLOGIES : incontrôlées
- NUCLÉAIRE : soutien indéfectible
L’association appelle les candidats à l’élection présidentielle à prendre acte de cet échec et faire en sorte qu’une politique écologique digne de ce nom s’inscrive dans la durée et soit dotée de moyens réglementaires et financiers à la hauteur des enjeux.