Nicolas Sarkozy roule à contre-sens sur le Grenelle !
Communiqués de presseLors d’une allocution devant les salariés d’une société de transport le 6 septembre, le Président de la République s’est une fois de plus assis sur les objectifs du Grenelle de l’environnement.
Montreuil, le 9 septembre 2011 - Lors d’une allocution devant les salariés d’une société de transport le 6 septembre, le Président de la République s’est une fois de plus assis sur les objectifs du Grenelle de l’environnement avant de s’en prendre à "l’intolérance et au sectarisme de certaines prises de position" en faveur de l’environnement rappelant le honteusement célèbre « ces questions d’environnement, ça commence à bien faire ».
« J’ai toujours été pour le 44 tonnes »
Déclarant que le transport routier était "irremplaçable", raison pour laquelle 80% à 85% du transport de marchandises se faisait par la route et par camion, Nicolas Sarkozy a affirmé que l’augmentation du report modal (transport ferroviaire, fluvial et maritime) ne se ferait pas au détriment du transport routier. Pourtant, c’est lui qui affirmait il y a 4 ans : « Le Grenelle propose une rupture ; je propose de la faire mienne. La priorité ne sera plus au rattrapage routier mais au rattrapage des autres modes de transports. »
Le chef de l’Etat a également confirmé l’autorisation de l’A45 (autoroute Saint Étienne-Lyon), qui s’inscrit dans le vaste programme de relance autoroutière/routière de plus de 1000 km.[1]
Sans ambages, considérant que plus les camions sont gros, moins ils sont nombreux sur les routes (alors que plus ils sont gros, plus ils sont compétitifs et donc, plus ils sont nombreux…), le Président de la République a regretté que l’autorisation de circulation des 44 tonnes ne soit pas directement généralisée au-delà du seul transport de marchandises agricoles (la généralisation est a priori programmée par décret pour 2013).
Rappelons que ces camions, qui représentent seulement 3% de la flotte de véhicules au niveau européen, sont responsables de 23% des émissions de CO2 issues du transport routier. Ils sont par ailleurs à l’origine de 20% de la congestion sur les routes et de 14% des accidents mortels. [2]
Contradictions
Toutes ces mesures en faveur du routier renforcent bien évidemment la compétitivité de la route par rapport aux autres modes de transport, alors même que le Grenelle de l’environnement avait placé comme objectif de faire évoluer la part modale du non routier et non aérien de 14% (en 2006) à 25% à l’échéance 2022. Malheureusement, depuis 2006, la part du ferroviaire et du fluvial, au lieu d’augmenter, a diminué pour ne représenter que 12% en 2009 !
Enfin, le Président en a profité pour égratigner les défenseurs de l’environnement, s’illustrant par sa mauvaise foi et son sens de l’absurde : « Le jour où il y aura plus que des jardins publics dans nos villes, comment on fera vivre nos familles ? Et comment on trouvera de l’emploi ? »
Nos associations appellent le Président à faire preuve d’un peu plus de respect envers ses propres engagements issus du Grenelle, et envers ceux qui espèrent encore voir ces derniers devenir réalité.
Nous en sommes encore loin.