Le gouvernement prive la filière betterave de travaux importants sur la Bio pour l’identification d’alternatives
Communiqués de presse7 millions d’euros de programme national de recherche et d’innovation sont prévus sur “Jaunisse Betterave à sucre” (PNRI), afin de trouver les solutions permettant de sortir définitivement des néonicotinoïdes. Alors que le gouvernement promet que tout doit être mis en œuvre dans ce but - après les avoir pourtant ré-autorisés à l’automne - le comité de pilotage du PNRI refuse d’allouer, sans explications ni raisons sérieuses, des financements au projet de recherche de l’Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation Biologiques (ITAB) et la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB), portant sur la betterave à sucre en Bio. A la veille de la seconde réunion du conseil de surveillance(1), la Fondation Nicolas Hulot, Générations Futures, Agir pour l’Environnement et la Confédération Paysanne, qui siègent dans cette instance, demandent que le projet Bio, du fait de sa pertinence, soit financé.
Un Conseil de surveillance prévu pour rechercher des alternatives aux néonicotinoïdes...
Il y a quelques mois, le gouvernement décidait d’un des plus gros rétropédalages du quinquennat : la réautorisation pour 3 ans des néonicotinoïdes en production de betterave à sucre, des insecticides hautement toxiques qui sont désormais interdits en Europe. En contrepartie, le gouvernement assurait que tout serait fait pour en sortir définitivement d’ici là, notamment grâce à la mise en place d’un “ambitieux” programme de recherche sur les alternatives.
... qui ne donne pas de moyens pour étudier la production de betteraves à sucre en agriculture biologique
Le gouvernement a mis sur la table 7 millions d’euros de PNRI. Dans ce cadre l’ITAB, la FNAB, et les 7 groupements de producteurs Bio des régions concernées ont proposé un projet pour un budget de 330.000 euros sur 3 ans. Nos organisations apprennent que ce projet est à ce jour mis de côté. Pourtant, ce projet envisage les alternatives sous l’angle agronomique, dans uneapproche globale : de la parcelle à la transformation, incluant les questions de durabilité sociale et économique. Il présente également une veille technique et scientifique sur la jaunisse en parcelles Bio à l’échelle européenne sur les 3 années, dans des pays où la production de betterave sucrière en Bio est nettement plus développée qu’en France (entre 5% et 11% des surfaces en Bio dans trois pays européens, contre 0.1% en France).
La Fondation Nicolas Hulot, Générations Futures, Agir pour l’Environnement et la Confédération Paysanne demandent au gouvernement, du fait de son évidente pertinence, de financer le projet ITAB-FNAB et ce, dans son approche globale (volet agronomique et économique). L’étude des phénomènes liés à la jaunisse en agriculture biologique constitue l’une des meilleures options pour identifier les alternatives agronomiques pour une sortie définitive des néonicotinoïdes.
Contacts presse
Fondation Nicolas Hulot : Thierry Stewart (Agence F) - 06 99 64 82 80
Agir pour l’environnement : Jacques Caplat - 06 77 53 81 39
Générations Futures : Nadine Lauverjat - 06 87 56 27 54
1: Pour rappel un Conseil de Surveillance (Article L253-8 - Code rural et de la pêche maritime) a été mis en place dans la Loi suite à la réautorisation des néonicotinoïdes et est chargé du suivi et du contrôle de la recherche et de la mise en œuvre d'alternatives aux néonicotinoïdes. Ce CS est présidé par un parlementaire de la majorité présidentielle (Grégory BESSON MOREAU) et de nombreux acteurs siègent dans ce dernier dont les organisations signataires de ce CP.