« La Nuit Verte », une nouvelle imposture de la FNSEA
Communiqués de presseL’opération de communication menée ce vendredi soir à Paris par les syndicats productivistes et pollueurs du Nord Bassin Parisien vise, une fois de plus, à tromper les citoyens en donnant une image rêvée de l’agriculture française. L’éco-blanchiment ça commence à bien faire !
Les syndicats et acteurs économiques de l’agriculture productiviste et
industrielle affirment vouloir faire « voir l’agriculture sous un nouveau jour
». C’est en fin de compte un rêve éveillé qu’ils nous proposent, en mettant en
valeur des exemples non-représentatifs et destinés à masquer leurs véritables
politiques. Le bilan du modèle agricole majoritaire, mis en place et soutenu par
la FNSEA depuis 40 ans, est sévère : dégradation et gaspillage de l’eau, baisse
de la biodiversité, contribution importante à l’effet de serre anthropique,
baisse continue du nombre d’emplois agricoles, destructuration du tissu
rural…
Comment un syndicat qui encourage au gaspillage de l’eau (généralisation de l’irrigation) et qui a saboté le plan Écophyto 2018 en faisant retirer tout caractère contraignant à l’objectif initial de baisser l’usage des pesticides agricoles, ose-t-il se présenter en défenseur de l’eau ?
Comment un syndicat qui refuse une redistribution équitable des aides agricoles et qui organise (dans les instances agricoles qu’il contrôle systématiquement) l’agrandissement des fermes au détriment des projets d’installations peut-il prétendre défendre les emplois agricoles et l’avenir de l’agriculture ?
Comment un syndicat qui a mis en place et qui consolide année après année un prétendu « modèle exportateur français » détruisant irrémédiablement l’économie agricole du tiers-monde a-t-il l’audace de faire semblant de soutenir le développement agricole des pays du Sud ?
L’agriculture mérite autre chose que des actions de communication
hypocrites. Au lieu de repeindre sa façade en vert pâle, qu’attend donc la FNSEA
pour soutenir un vrai verdissement de la politique agricole commune, pour
soutenir le développement de l’agriculture biologique, pour engager les
irrigants dans des plans de conversion vers des techniques économes en eau, pour
promouvoir les variétés paysannes et combattre les lois liberticides qui les
criminalisent, pour refuser les agrandissements et installer des nouveaux
agriculteurs, pour cesser de soutenir les élevages industriels pollueurs et
inhumains ?
Des agricultures respectueuses de l’environnement, des humains et des
territoires tentent de se développer (agriculture biologique, élevage herbager,
AMAP, paysans-sélectionneurs…) mais ce ne sont certainement pas sur les
promoteurs de cette « nuit verte » qu’ils peuvent compter.