L'agriculture française brûle, la FNSEA propose d'ajouter du pétrole
Communiqués de presseProfitant du désarroi réel des agriculteurs, les syndicats agro-industriels poussent l'État français à aggraver la crise climatique et l'effondrement de la biodiversité, au profit d'une minorité d'agro-managers et des actionnaires des industries agro-chimiques.
La crise économique générale (hausse des coûts de production) touche les paysans de plein fouet et accentue la paupérisation d'une partie de l'agriculture française. Certaines exploitations sont en outre fragilisées par des épidémies mal gérées et ruineuses (grippe aviaire, maladie hémorragique bovine) et par la libéralisation croissante des marchés alimentaires. Plus généralement, l'essentiel de notre agriculture est particulièrement vulnérable à la crise climatique, du fait de ses pratiques basées sur des ressources faussement illimitées et sur l'obligation économique de disposer de rendements constants et élevés.
Au lieu de prendre acte de l'échec de ce modèle, le syndicalisme agro-industriel (FNSEA, JA et Coordination rurale) a choisi d'accentuer les causes de la crise, de façon à concentrer les moyens de production et les richesses dans les mains de quelques méga-agriculteurs et des actionnaires de l'agro-alimentaire et de l'agro-chimie.
Pour cela, ces syndicats multiplient les manœuvres d'intimidation auprès de l'Union européenne, du gouvernement français et des administrations locales (y compris via un attentat à la bombe il y a quelques jours !). Leur obsession est d'abattre les réglementations environnementales.
Ce n'est pas aux écosystèmes de subir les conséquences de l’agrandissement des exploitations, de l’endettement, de la dépendance aux engrais et pesticides, de la concurrence déloyale, de l'absence de régulation des prix alimentaires et du cynisme de la grande distribution ! Ce ne sont pas les normes environnementales qui sont la cause du mal-être paysan, mais le déni climatique et écologique.
Nous appelons les citoyen·ne·s et les médias à ne pas être dupes. Les revendications portées par la FNSEA, les JA et la Coordination rurale n'émanent pas d'une élaboration collective et constructive par l'ensemble du monde paysan, mais uniquement de mantras idéologiques imposés année après année par la propagande et l'intimidation.
Le monde agricole est bien plus divers, et nombre de paysans, au sein des organisations biologiques, de la Confédération paysanne, du réseau CIVAM, du pôle INPACT, des réseaux chrétiens ruraux, des AMAP, etc., n'approuvent pas ces revendications suicidaires.
La solution pour sortir l'agriculture de la crise n'est pas d'aggraver cette dernière !, mais bien de prendre urgemment le virage de l'agroécologie paysanne, en préservant les ressources en eau, les sols, les haies, la biodiversité, les humains (paysan·ne·s et salarié·e·s agricoles) et leurs revenus.