Fessenheim : L'ouvrir… pour enfin la fermer !
Communiqués de presseParis, le 05 juillet 2011 – Dans un avis rendu public en date du 04 juillet 2011, l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) s'est déclarée favorable à la poursuite de l'exploitation du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim.
A la lecture de l'avis de l'ASN, un constat s'impose : l'avis de l'ASN repose pour l'essentiel sur une auto-évaluation d'EDF validée par une autorité qui a maintes fois fait la preuve de son aptitude à ne pas dépasser les bornes fixées par le lobby nucléaire. L'indépendance dont se prévaut l'ASN est donc toute relative et largement sujette à caution.
Pour l’association Agir pour l’Environnement, « trois mois après le début de la catastrophe de Fukushima, l’ASN prépare sur le territoire hexagonal un futur Fukusenheim ».
Sur le fond, il est évident que l'avis de l'ASN est une décision politique avant d'être justifiée techniquement et financièrement. La fermeture d'un réacteur en France aurait sonné le glas de la toute-puissance nucléaire et ouvert une brèche dans l'impossibilité toute théorique d'une sortie du nucléaire.
Il est à noter qu'avant cet avis de l'ASN, la centrale de Fessenheim était considérée, par le lobby nucléaire, comme sûre. La visite décennale et les préconisations de l'ASN (renforcement du radier, installation de dispositifs de secours permettant d'évacuer durablement la puissance résiduelle en cas de perte de la source froide) démontrent à rebours que durant trente longues années, l'ASN s'est satisfaite d'une situation qu'elle considère aujourd'hui comme nécessitant d'importants travaux de remise à niveau...
Par cette visite décennale, l'ASN vérifie une loi non écrite édictée par le lobby nucléaire : « Avant la catastrophe, elle est impossible. Après, elle était évidente ! »
Pour le lobby nucléaire, la fiabilité est toujours réservée aux lendemains qui chantent. Chaque remise à niveau est surtout la preuve que le mythique « risque zéro » n'existe pas et qu'un risque même infinitésimal aux conséquences irréversibles justifie pleinement une décision immédiate de fermeture des réacteurs nucléaires âgés de plus de trente ans.
Par delà les risques engendrés par cette centrale en particulier et le nucléaire en général, il y a lieu de s'interroger sur le coût financier et la faisabilité de cette remise à niveau. Comment est-il possible de renforcer le radier situé sous la centrale ? Est-il techniquement possible de couler une dalle de béton de plusieurs mètres d'épaisseur sous l'enceinte de confinement ? Le souhaitable en matière de sécurité n'est pas toujours possible techniquement et financièrement. Or, les dizaines (centaines ?) de millions d'euros investis pour justifier la poursuite de l'exploitation de ce vieux réacteur vont induire une augmentation significative du prix du kWh d'origine nucléaire ! Pour Agir pour l'Environnement, « la poursuite de l'exploitation de ce réacteur n'en vaut pas le coût ! ».
L'association Agir pour l'Environnement appelle l'ensemble des citoyens à l'ouvrir pour enfin exiger du ministère de l'Ecologie la fermeture immédiate des réacteurs de Fessenheim.