Coût de l’EPR de Flamanville : un projet nucléaire hors de contrôle

Communiqués de presse

Paris, le 15 janvier 2025

Ce mardi 14 janvier, la Cour des comptes a révélé une nouvelle estimation alarmante pour le coût de l’EPR de Flamanville : 23,7 milliards d’euros. Ce montant dépasse largement les prévisions initiales de 3,3 milliards d’euros en 2006, avant le début du chantier, et met en lumière des décennies de surcoûts et de retards.

Une gestion de projet critiquée


Selon la Cour des comptes, les dépassements budgétaires sont principalement dûs à des erreurs de conception, des anomalies techniques et une gestion défaillante du chantier.
 
L’EPR devait être un modèle pour l’industrie nucléaire française, mais il illustre désormais les difficultés de mise en œuvre des projets de grande ampleur. 
 
Cela est également visible avec les projets d’EDF à l’étranger, comme Hinkley Point C au Royaume-Uni et Olkiluoto en Finlande, qui subissent ou ont subi de nombreux retards et des réévaluations des coûts à la hausse.

Des implications économiques et environnementales

Ce montant colossal suscite des interrogations sur la viabilité économique du projet des EPR2, alors que la France s’efforce d'investir à la fois dans son parc nucléaire vieillissant et dans les énergies renouvelables, dans un contexte de transition énergétique.
 
Selon une étude réalisée le 24 juin 2024, 79 % des français souhaitent voir les énergies renouvelables se développer davantage dans leur région.
 
En investissant l’argent alloué à l’EPR de Flamanville dans les éoliennes, par exemple, il aurait été possible d’installer environ 16 928 MW d’éoliennes, soit 71 % du parc éolien actuellement installé en France.

Quelles leçons pour l’avenir ?

Cette situation pose des questions fondamentales sur la stratégie énergétique nationale et la capacité des grands acteurs industriels à gérer des projets d’une telle complexité.
 
Alors que l’EPR de Flamanville devait servir de vitrine technologique, il met en lumière des défis structurels pour EDF et les autorités responsables.
 
Agir pour l'environnement demande à ce que la France ne se lance pas dans des projets aussi risqués que les EPR2 et concentre plutôt sa stratégie énergétique sur la sobriété ainsi que sur le développement des énergies renouvelables.


Contacts Presse

  • Oliver CHARLES I Coordinateur des campagnes climat, énergie et transports chez Agir pour l'environnement
  • Stéphen KERCKHOVE I Directeur général d'Agir pour l'environnement