Bilan électrique 2012 : Mettre fin au chauffage électrique !
Communiqués de presseLe Réseau de Transport de l'Electricité vient de rendre public son bilan électrique annuel 2012. Sous un vernis diplomatique, ce rapport cible directement le chauffage électrique, responsable des pics de consommation et de l’alourdissement du bilan carbone du kWh hexagonal.
Le Réseau de Transport de l’Electricité vient de rendre public le bilan électrique 2012 français. Ce bilan, très instructif, recèle quantité d’informations venant infirmer les assertions souvent fausses colportées par les promoteurs du nucléaire.
C’est ainsi que ce bilan constate que « les émissions de CO2 du secteur électrique sont supérieures de 7% à celles de 2011 du fait de l’appel accru à la production d’électricité à partir de charbon, plus émettrice de CO2 que le gaz. » Etonnamment, en s’acharnant dans une politique faisant la part belle au tout nucléaire et au chauffage électrique, la France alourdit le bilan carbone du kWh produit.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie estime à 33 % la part des résidences principales françaises équipées de chauffage électrique, et 80 % pour les logements construits en 2009, contre moins de 4 % en Allemagne. Energétiquement inopportun, le chauffage électrique est économiquement une ineptie car il induit des pics de consommation plus nombreux et plus amples qu'en Allemagne. Selon les calculs de RTE, les moments où la demande franchit le seuil des 90 000 MW ne dépassent pas 50 heures dans l'année. A cause du chauffage électrique, le réseau électrique est néanmoins obligé de se structurer pour passer ces quelques heures de pointe, multipliant ainsi des investissements coûteux, inutiles 99% de l’année !
Selon RTE, « 40% de la consommation d’électricité durant la vague de froid de février 2012 est une conséquence directe de la température, essentiellement du fait de l’importance du chauffage électrique ».
Le bilan électrique 2012 de RTE met définitivement un terme à une autre idée reçue. La France, malgré son parc nucléaire surdimensionné, est importatrice nette d’électricité avec l’Allemagne, comme en 2009 et 2010. Comme le note le Réseau de Transport de l’Electricité, « le bilan est à nouveau globalement importateur depuis l’Allemagne et ce, pour la première fois, sur chacun des douze mois de l’année. Cette situation à première vue paradoxale du fait de l’arrêt de sept centrales nucléaires en Allemagne en mars 2011, entraîne une baisse de production nucléaire de 30,5 TWh entre 2010 et 2012. » A l’époque de l’annonce de la sortie du nucléaire par l’Allemagne, combien de commentateurs n’ont eu de cesse d’annoncer que cette sortie aurait pour conséquence d’accroître significativement les importations de nos voisins allemands. Agir pour l’Environnement constate qu’il n’en est rien !
Même si la part des énergies renouvelables progressent pour atteindre 16,4% de la production hexagonale, la France est très loin d’atteindre les objectifs du Grenelle de l'environnement qui prévoyait que les énergies renouvelables représentent 21% de l'électricité produite par l'Hexagone en 2010…
A l’heure où le couple franco-allemand célèbre une amitié durable, à l’heure où les dirigeants français organisent un énième débat sur la transition énergétique, la France aurait intérêt à faire preuve d’un peu plus d’audace et de clairvoyance en matière de politique énergétique, au risque de laisser passer le train de la transition énergétique.
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