Bilan électrique 2011 : Le gros mensonge de RTE
Communiqués de presseParis, le 19 janvier 2012 - En présentant le bilan électrique 2011, Dominique Maillard, président de la société Réseau de Transport de l'Elecricité, filiale d’EDF, a indiqué que « l’arrêt de 7 réacteurs nucléaires allemands a fait passer le solde des échanges entre la France et l’Allemagne d’importateur à exportateur. » Pour l’association Agir pour l’Environnement, « cette assertion ne résiste pas à l'analyse ».
En effet, en 2010, l'Allemagne a importé 9,4 TWh d'électricité de France et exporté 16,1 TWh. En 2011, l'Allemagne a importé 10,8 TWh d'électricité française mais réduit ses exportations à 8,4 TWh.
Ces chiffres montrent clairement que l'Allemagne maintient ses importations d'électricité à un niveau relativement stable. Par contre, c'est un fait, la France a nettement moins importé d'électricité d'Allemagne car notre pays en avait tout bonnement moins besoin du fait de la douceur hivernale.
Le fait que la France devienne exportatrice nette d'électricité vers l'Allemagne s'explique, non pas à cause de la sortie du nucléaire mais par un climat doux évitant à la France de recourir aux capacités de production d'électricité allemandes (notamment renouvelables) à même de répondre aux demandes de pointe hexagonales.
Année après année, la France est obligée de se rendre à l'évidence : le choix du tout nucléaire nous rend dépendant de l'Allemagne, qui, grâce à la diversification de ses moyens de production, peut répondre à la demande électrique de base mais aussi aux demandes de pointes, intervenant notamment durant les hivers rigoureux.
En France, faute d'avoir voulu développer de telles capacités de production de pointe, notre pays est obligé d'importer massivement de l'électricité d'Allemagne. Lorsque le climat de l'année écoulée est relativement clément, la France importe donc nettement moins d'électricité de son voisin allemand.
Le fait que la France devienne exceptionnellement exportatrice nette d'électricité vers l'Allemagne une année ne peut donc en rien s'expliquer par l'abandon du nucléaire outre-Rhin.