Abrasion des pneus : un problème écologique et sanitaire majeur ​

Communiqués de presse

Paris, le 14 octobre 2024

Faisant appel à un laboratoire spécialisé, Agir pour l’environnement a fait analyser la quantité de particules fines et ultrafines - dont la taille est située entre 7 nanomètres et 10 micromètres - générées par l’abrasion des pneus. Jusqu’à mille milliards (10¹²) de particules dont la taille est comprise entre 7 nm et 10 μm sont libérées dans l’environnement pour chaque kilomètre effectué. Plus de 99,97 % de ces particules échappent aux organismes de contrôle.

Sur la durée de vie d’une voiture, l’usure des pneus va générer, selon les modèles, entre 17 et 40 kilogrammes de particules de plastiques et autres additifs, soit entre 65 et 151 mg de gomme perdue pour chaque kilomètre effectué.

Cette pollution cachée est d’autant plus inquiétante que la composition des pneus est couverte par le secret industriel et que les additifs chimiques représentent jusqu’à 50 % de leur masse [Ifremer, 2022]. L’enquête d’Agir pour l’environnement a ainsi mis en évidence la présence d’au moins 25 composés organiques volatiles différents dont certains sont cancérigènes.

Pour Magali Leroy, chargée des enquêtes et analyses au sein de l’association Agir pour l’environnement, « Les résultats de cette enquête sont particulièrement inquiétants, eu égard à la quantité de particules disséminées dans l’environnement liée à l’abrasion des pneumatiques. La quantité, mais aussi et surtout, la composition et la taille des particules ultrafines identifiées doivent conduire les organismes de qualité de l’air à mieux estimer la pollution liée au trafic routier. »

Pour Oliver Charles, coordinateur des campagnes climat, énergie et transports au sein de l’association Agir pour l’environnement, « Cette enquête, c’est du lourd, au sens propre comme au sens figuré, puisque la responsabilité de l’autobésité et de la puissance moteur qui l’accompagne ne semble faire aucun doute sur la quantité de particules fines et ultrafines émises dans l’environnement. Entre les deux véhicules analysés, une Tesla Y et une Fiat 600e, la différence de poids est de 464 kg (+30,5 %), et la différence de puissance moteur est de 105 KW (+91,3 %), 143 chevaux (+91,7 %) et 160 Nm (Newton mètre, +61,5 %) ; surpoids et motorisation occasionnant un rejet de 86 mg/km de plus d’une voiture à l’autre. »

Tous les 150 kilomètres, une Tesla Y va rejeter dans l’environnement l’équivalent d’une bouteille plastique d’un litre et demi.

Pour Stéphen Kerckhove, directeur général de l’association Agir pour l’environnement, également membre du Conseil national de l’air, « Antoine de Saint-Exupéry avait raison : "L’essentiel est invisible pour les yeux", ceci ne pouvant justifier l’attentisme des pouvoirs publics à l’égard de cette pollution cachée ! Nous interpellons ce jour la nouvelle ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique ainsi que l’industrie automobile, afin qu’ils assument leur responsabilité en levant immédiatement le secret industriel couvrant la composition des pneus. »

Agir pour l’environnement appelle les organismes de qualité de l’air à se saisir de ce problème de santé publique.

Contacts Presse

  • Oliver CHARLES I Coordinateur des campagnes climat, énergie et transports chez Agir pour l'environnement
  • Stéphen KERCKHOVE I Directeur général d'Agir pour l'environnement