44 tonnes : Les gros lourds bientôt sur nos routes !
Communiqués de presseDans un communiqué daté du 07 mars dernier, le ministre des transports annonce que « la généralisation de l'autorisation de circuler à 44 tonnes entrera en vigueur le 1er janvier 2013. ».
La décision de généraliser la circulation des 44 tonnes sur les routes françaises a été prise à la suite d’une « concertation » réunissant les transporteurs routiers et les chargeurs, soit l’ensemble des acteurs favorables à cette généralisation ! Les acteurs hostiles à cette généralisation ont tout simplement été écartés, permettant au ministre de se faire l’écho d’un large « consensus » se réduisant aux acteurs favorables à la mesure. Aucune association de protection de l’environnement ou collectivité locale n’a été associée à cette décision arbitraire !
Avec la même assurance, le ministre ose écrire que la généralisation des 44 tonnes aura un impact bénéfique sur les émissions de gaz à effet de serre qu’il évalue à 80.000 tonnes de CO2 par an ! Ce calcul repose sur une hypothèse totalement farfelue. Le ministre estime en effet qu’en chargeant plus les camions, ceux-ci seraient, à la tonne transportée, plus efficaces.
Or, l’effet collatéral de cette décision est d’accroître la rentabilité du transport routier de plus de 10%, et ce au détriment du transport ferroviaire. L’impact de cette décision unilatérale sur l’état des routes sera essentiellement supporté par les collectivités locales. Une fois encore, le transport routier acquiert une compétitivité en externalisant ses coûts sociaux et environnementaux.
A l’heure où la facture énergétique de la France s’est accrue de 32% d’une année sur l’autre, il est profondément scandaleux de favoriser le transport de fret par voie routière dont la dépendance au pétrole n’est plus à démontrer. Les associations dénoncent la cécité écologique du ministre des transports !
Cette politique, chaque jour plus favorable au transport de fret par voie routière, a ainsi eu pour effet de faire chuter la part du fret non routier de 12,6 % en 2008 à 11,3 % en 2010, alors que les objectifs du Grenelle prévoyaient de porter à 17,5% la part du fret non routier et non aérien d'ici à 2012.
Agir pour l’Environnement, la Fnaut et le Réseau Action Climat appellent les candidat-es à l’élection présidentielle à s’opposer à cette décision scandaleuse et mettre en œuvre un véritable plan de soutien au fret ferroviaire.