LA BIO EN DANGER !

Après des années de croissance, l’agriculture biologique connaît un trou d’air, conséquence directe de la mauvaise volonté des pouvoirs publics. Les multiples retards dans le paiement des aides aux agriculteurs bio puis la suppression de « l’aide au maintien » ont créé une insécurité économique préjudiciable. Parallèlement, la création de faux labels présentés comme « écologiques » permet à certains agriculteurs de se targuer de durabilité à moindre frais. Cette situation, combinée à l'inflation et au coût de l’énergie, incite les consommateurs à réduire leurs dépenses et à reléguer au second plan le soutien privé qui compensait jusqu'alors le manque de soutien public.

Cette dynamique s'accompagne d'une stratégie éprouvée depuis des années par le ministère de l’Agriculture, qui multiplie les engagements toujours plus ambitieux, mais jamais atteints. Par exemple, l’usage des pesticides devait être divisé par deux avant 2012, puis 2017, puis 2025 ; cependant, entre 2017 et 2021, leur utilisation a augmenté de 23 %. En parallèle, seulement 2 % des 9 milliards d'euros d’aides de la Politique agricole commune (PAC) sont versés aux paysans bios, alors qu’ils représentent désormais plus de 10 % des agriculteurs en activité.

Les promesses non tenues ne se limitent pas à l'aide financière. Depuis le 1er janvier 2022, les cantines sont censées se fournir à 20% d’aliments issus de l’agriculture biologique, mais la restauration collective n’atteindrait qu’un bien dérisoire 6%. De plus, la loi d’avenir agricole fixait à 15 % la surface agricole hexagonale devant être en bio en 2022.

Enfin, d’après la loi d’avenir agricole, 15% de la surface agricole hexagonale devait être en bio en 2022. D’année en année, cet objectif est reporté, plaçant la France au 15e rang européen en termes de pourcentage de surface agricole utile dédiée à la bio.

L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE N'EST PAS PLUS CHÈRE !

Faute de soutien gouvernemental, la bio finit par coûter « plus cher ». Or, le prix de vente d’un aliment n’est absolument pas son coût de production, mais le résultat d’un dispositif d’aide ou de son absence. Sans les aides formelles et les subventions cachées (dépollution de l’eau, frais de santé, subvention du matériel et des engrais), l’agriculture conventionnelle revient à la société plus cher que l’agriculture biologique ! Les aides à l’agriculture industrielle constituent une distorsion de concurrence, qu’il faut bien que les paysans bio compensent par le prix de vente : cette situation n’est pas une fatalité mais un choix politique.

Or, toutes les études démontrent un intérêt considérable de l’agriculture biologique pour les écosystèmes, pour le climat, pour la santé des consommateurs et des agriculteurs. Il est urgent que ces bienfaits soient reconnus et que l’agriculture biologique bénéficie de financements à la hauteur de sa contribution au bien commun.

UN PLAN D'URGENCE POUR L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE

La bio n’a plus besoin de belles paroles. Elle doit être soutenue financièrement via un plan d’urgence. Si rien n’est fait, des paysans bio, faute de débouchés, vont renoncer. Certains sont d’ores et déjà obligés de vendre leur production bio dans le réseau traditionnel au prix du conventionnel ! Ce recul serait une véritable catastrophe pour nos territoires, nos écosystèmes et notre avenir.

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Objectifs

Face aux menaces pesant sur l'avenir de l'agriculture biologique, nous demandons un plan d'urgence pour sauver la bio actant : 

  • un soutien public à la restauration collective ;
  • une aide exceptionnelle aux agriculteurs bio de 100 millions d'euros ;
  • le lancement d'une grande campagne de communication positive ; 
  • le doublement du crédit d'impôt bio ; 
  • le doublement du budget de l'Institut Technique de l'Agriculture Biologique

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6 idées reçues sur la bio

De nombreuses idées reçues existent sur l'agriculture biologique. C'est pour cela que nous avons souhaité demander l'avis d'un expert en agronomie et en anthropologie, Jacques Caplat !

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