Transition énergétique : la France freine quand l’Europe accélère

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En annonçant le couplage réseau de l’EPR de Flamanville avec 12 ans de retard, EDF reconnaît à mi-mot l’échec industriel de ce nouveau réacteur nucléaire, appelé à être mis à l’arrêt dès 2026.

Au-delà des surcoûts de ce projet atomique, un premier bilan énergétique peut être dressé, révélant l’entêtement des pouvoirs publics hexagonaux.

En 12 ans en France, malgré un sous-investissement notoire, le solaire photovoltaïque a produit 152,3 TWh. L’éolien a, quant à lui, produit 387,5 TWh.

En 2023, les énergies renouvelables (solaire et éolien) ont produit en France 72,4 TWh, soit l’équivalent de la production de 5 réacteurs EPR.

À l'échelle européenne, en 2023, la production photovoltaïque et éolienne européenne s’est établie à 720,1 TWh, soit la production estimée de près de 51 EPR. En seulement deux ans, cette production a augmenté de 177,7 TWh, ce qui représente l'équivalent de 13 EPR supplémentaires.

Pour Agir pour l’environnement, jamais la seconde partie de la formule latine « errare humanum est, perseverare diabolicum » n’a été aussi pertinente. Alors qu’en 2023, chaque heure voyait l’installation de 7 MW de solaire photovoltaïque en Europe, la France envisage de mobiliser plus de 50 milliards d’euros pour construire 6 à 8 EPR qui ne seraient connectés au réseau électrique qu'en 2040 (au mieux).

La France est en train de passer à côté de l’une des principales révolutions énergétiques que le monde ait connue depuis des décennies, préférant investir encore et toujours dans une technologie atomique coûteuse, dangereuse et manifestement immature.