Stop 5G : Pourquoi cette campagne ?
Les associations Agir pour l'Environnement et PRIARTEM ont décidé de mener campagne ensemble afin d'exiger une véritable étude d'impact sanitaire et environnementale sur l'attribution et le déploiement des fréquences 5G.
En effet, le secteur du numérique pourrait être responsable de près de 7,5% des émissions mondiales en 2025, autant que le parc automobile mondial avec une augmentation annuelle de 8% ! Le développement de la 5G pourrait conduire à une augmentation de la consommation électrique du pays de 2%. En avril 2019, 100 dirigeants d’opérateurs télécoms ont été interrogés pour savoir s’ils pensaient que la 5G allait augmenter leur facture énergétique : 94% ont répondu positivement ! A l'heure où chacun est appelé à faire des efforts en vue de réduire sa consommation, il est peu de dire que le développement de la 5G est un contre-sens historique.
De surcroît, Ericsson projette la dissémination de 22,3 milliards d’objets connectés d’ici 2024 dont les trois quarts sont liés au déploiement de la 5G. Cette explosion d’objets électroniques risque d'engendrer une surveillance généralisée de nos moindres faits et gestes (brosse à dents, couches, body ou frigos connectés, serrures et même préservatifs connectés !) tout en augmentant notre prédation de matières premières non recyclables. Par exemple, un Iphone contient en moyenne 45 métaux différents. A l’achat d’un smartphone en magasin, 80 à 90% de l’énergie a été consommé pour sa fabrication. Un smartphone 5G est en moyenne 20% plus énergivore que son équivalent 4G.
Enfin, selon les premières évaluations de l'Agence Nationale des Fréquences, l'arrivée de la 5G se traduira par une augmentation significative de l'exposition aux champs électromagnétiques. Dans l’hypothèse de l’ajout d’émetteurs 5G au déploiement futur 4G, le niveau d’exposition moyen augmente d’environ 30 % et génère environ 50 % de zones supérieures à 6 V/m supplémentaires. Pire, entre 13 et 18 ans, l’addiction au numérique atteint 6h40, soit 40% du temps de vie éveillée. Les européens âgés de 16 à 24 ans passent en moyenne 2h48 par jour. En moyenne, nous consultons notre smartphone 221 fois par jour. Conséquence : le temps de concentration peine à dépasser celui d’un poisson rouge, soit à peine 9 secondes. ~~ La myopie explose passant de 25 à 42% en une trentaine d’années, le temps de sommeil a été réduit d’une heure trente en un demi-siècle, 59% des ados âgés de 15 à 19 ans ont lu au moins un livre au cours de l’année, contre 70% dix ans plus tôt.
Pour l'ensemble de ces raisons, nous exigeons un moratoire sur la 5G le temps d'organiser un véritable débat public mesurant l'intérêt supposé de la 5G.
Fin 2019, le gouvernement a lancé les procédures d'attribution des fréquences 5G sans évaluation écologique et sanitaire et sans débat public préalable. Comme de mauvaises coutumes, les opérateurs de téléphonie mobile et les équipementiers dictent leur loi et les consommateurs sont supposés s'adapter à cette énième révolution numérique. Les associations Agir pour l'Environnement et PRIARTEM ont saisi en janvier 2020 le Conseil d’Etat et mènent campagne pour exiger la suspension des procédures d'attribution des fréquences 5G.
Objectifs de cette campagne
- Nous demandons un moratoire afin de laisser le temps aux agences étatiques de mener les expertises nécessaires permettant de mesurer l’impact énergétique, climatique et sanitaire de l’arrivée de la 5G. Cette étude d’impact est une obligation européenne en amont de tout « plan et programme ».
- L’association demande une véritable étude d’impact et souhaite également un débat public afin que la 5G ne soit pas un sujet a-démocratique, échappant aux légitimes questions qu’une démocratie doit se poser.
Résultats
Alors que le gouvernement espérait passer en force en attribuant les fréquences 5G sans débat ni études d’impact, Agir pour l’Environnement et PRIARTEM ont saisi le Conseil d’Etat et lancé une pétition électronique rassemblant près de 90 000 signatures de citoyens.
Force est de constater que cette mobilisation a conduit les médias à s’intéresser à ce sujet et obligé le gouvernement à faire un pas de côté. Malheureusement, l’entêtement (et sans doute la pression du lobby de la téléphonie mobile) conduit ce gouvernement à simuler le dialogue sans pour autant envisager un moratoire sur la 5G. Tout juste consentent-ils à saisir différentes agences étatiques sans leur laisser le temps d’évaluer sérieusement l’impact climatique, énergétique et sanitaire de la 5G.