Nucléaire : une sortie prévue dans 500 ans ?!
2%... c'est la baisse envisagée de la part du nucléaire dans le mix électrique français proposée par le Gouvernement. A ce rythme, la France pourrait sortir du nucléaire... dans 500 ans !
Après de longues années à tergiverser, multipliant débats et rapports, engagements sans lendemain et beaux discours, le gouvernement vient de rendre public un projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui acte le principe d’une baisse de la part de l’atome dans le mix électrique français de… 2% à 15% d’ici à 2023.
Entre l’adoption de loi sur la transition énergétique et le terme de la PPE, l’Etat pourrait donc proposer de baisser la part du nucléaire de 2%... A ce rythme, la France sera sortie du nucléaire dans… 500 ans !
Pire, une lecture attentive de cette PPE met en lumière un détail qui révèle l’extrême ambivalence de l’Etat. Alors que le gouvernement a laissé croire que la réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% à l’horizon 2025 allait se traduire par la fermeture de centrales nucléaires, la PPE laisse désormais entendre qu’il ne pourrait s’agir que d’une baisse de la disponibilité des réacteurs !
Non contant de proposer un document qui ne respecte pas les objectifs chiffrés inclus dans la loi sur la transition énergétique, le gouvernement opte également pour un choix économique pour le moins curieux. Pour ne pas avoir à fermer de centrales, le gouvernement pourrait ainsi proposer de réduire la production unitaire de chaque réacteur, rendant le modèle économique totalement aberrant !
La non-fermeture des réacteurs devient au fil des ans un dogme.
Ce que révèle ce non-choix est avant tout une peur grandissante de l’Etat face à la fermeture des réacteurs et le coût induit par ces démantèlements. Le gouvernement sait aujourd’hui qu’EDF n’a jamais eu les moyens de démanteler ses 58 réacteurs. L’enjeu est donc de dissimuler le crash économique à venir aussi longtemps que possible ; en augmentant de fait le risque nucléaire induit par des installations vieillissantes !
Il est grand temps d’assumer l’échec du nucléaire, tant du point de vue politique qu’économique. La faillite du nucléaire ne peut et ne doit pas nous conduire à une catastrophe radioactive.