Nucléaire : le PS doit être ferme… avec les lobbies !
Point de vue de Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement
Selon certains médias, ce coup de force semble avoir été téléguidé par le PDG
d'EDF en personne et par Areva. La grandeur d'un responsable politique n'est
pas de savoir imposer au peuple français les exigences des lobbies mais, a contrario,
de résister à l'influence de certains groupes de pression et dessiner les
contours d'une nouvelle France énergétique.
Quant 77% des français expriment leur soutien à une sortie progressive du nucléaire,
un responsable politique doit savoir trouver les solutions techniques pour
atteindre cet objectif éminemment politique.
La politique énergétique de la
France ne peut être la somme des intérêts particuliers ou
locaux ; elle doit être le fruit d'une réflexion cohérente et d'un programme
inscrit dans la durée. L'équilibrisme laissant supposer que la politique énergétique
de la France
serait anti-nucléaire les seules semaines paires est un non sens absolue et ne
résistera pas à la violence d'une campagne électorale.
Il est grand temps, pour le PS, d'oser affronter les questions qui peuvent diviser
ce parti. Demeurer dans l'ambiguïté n'est pas à la hauteur des enjeux
énergétiques de notre pays. Croire qu’une formule alambiquée ou la suppression
d’un paragraphe règleraient un problème de nature essentiellement politique est
tout simplement ridicule.