Nouveau retard pour l’EPR de Flamanville : la plus longue EPReuve de tous les temps ?

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La course d’obstacles de l’EPR de Flamanville est en passe de devenir la plus longue épreuve de tous les temps avec un chantier vieux de 17 ans cumulant ainsi 12 ans de retard. Chez EDF, le comique de répétition semble être un sport olympique. Luc Rémont, PDG d’EDF, qui avait annoncé une mise en service du réacteur EPR au début de l’été, vient d'annoncer un nouveau, nouveau, nouveau retard.

Ce dernier retard serait attribué à des "problèmes de capteurs récemment identifiés, ainsi qu'à des difficultés liées à l'un des doigts de gant du circuit primaire" et à des incidents sur les bobines de mesure de position des grappes de commande du réacteur.

Récapitulatif des multiples retards qui ont jalonné l’histoire de l’EPR, un chantier sans fin :

  • La mise en service du réacteur, initialement prévue pour 2012, devait intervenir cinq ans après le début des travaux en 2007.
  • Le premier report a été annoncé pour 2016 en raison de divers problèmes de construction et de conformité.
  • Le deuxième report, fixé à 2020, a été causé par la découverte d'anomalies dans la cuve du réacteur, notamment des défauts de qualité de l'acier.
  • Les troisième et quatrième reports, à 2022 et 2023, ont été provoqués par de nouvelles difficultés techniques, exacerbées par les retards liés à la pandémie de COVID-19.
  • Le cinquième report, désormais prévu pour 2024, a été annoncé par EDF en raison de la nécessité de réparer des soudures non conformes. La mise en service est actuellement planifiée avant le 21 septembre, bien que des imprévus techniques puissent entraîner un nouveau retard.

Pour Agir pour l’Environnement, le fait qu'EDF n’ait toujours pas de retour d’expérience sur le fonctionnement de l’EPR de Flamanville devrait suffire à repousser toute décision d'investir massivement dans une stratégie nucléaire à long terme. La décision du gouvernement de construire entre 6 et 14 nouveaux réacteurs EPR2 d’ici 2050 est non seulement économiquement risquée, mais également irréaliste d’un point de vue climatique.

Ce manque de retour d’expérience, combiné au temps considérable nécessaire à la construction de ces réacteurs, pose de sérieux doutes quant à la viabilité de cette approche.

Agir pour l’Environnement souligne que les investissements devraient plutôt être orientés vers le développement de stratégies de sobriété énergétique et la promotion des énergies renouvelables. Ces solutions, plus rapides à mettre en œuvre et moins coûteuses, offriraient des réponses plus efficaces et durables aux défis énergétiques et climatiques auxquels nous faisons aujourd'hui face.