Néonicotinoïdes : inutiles et dangereux
En manifestant pour le droit d'épandre des insecticides « tueurs d'abeilles » pour le traitement des betteraves sucrières, une poignée d'agriculteurs cherche à retourner dans le passé et sacrifier l'avenir.
Alors même que le droit européen est venu confirmer ce qu'affirmait Agir pour l'Environnement depuis de nombreuses années, à savoir que l'utilisation de cet insecticide extrêmement toxique n'était ni utile ni souhaitable, un syndicat betteravier agro-industriel préfère entretenir une guerre contre le vivant. Il faut le dire : les agriculteurs qui manifestent aujourd'hui sont instrumentalisés par la filière sucrière, qui a sciemment provoqué une crise des prix (fin des quotas) et essaie grossièrement de reporter la faute sur des facteurs sanitaires.
C'est inacceptable ! Même en admettant l'inquiétude des agriculteurs vis-à-vis de la jaunisse et des pucerons, nous sommes obligés de constater que les données fournies par le ministère de l'Agriculture démontrent l'absence de risque sérieux d'épidémie de jaunisse de la betterave en 2023.
Mais par confort et facilité, et encouragés par un syndicat agro-industriel qui en profite pour masquer sa responsabilité dans la crise de la filière, certains betteraviers espèrent encore pouvoir utiliser ces dizaines de milliards de semences enrobées de néonicotinoïdes, quitte à polluer encore et encore les écosystèmes. L'interdiction définitive des insecticides néonicotinoïdes est une bonne chose car leur utilisation a un impact terrifiant sur les insectes pollinisateurs, sur les poissons et sur les oiseaux.
Grâce à l'engagement de dizaines de milliers de citoyens, nous avons réussi à obtenir une victoire historique. Ne laissons pas les petits soldats de l'agrochimie persévérer dans cette guerre sans fin contre le vivant.
Exigeons une transition agricole et alimentaire. Mobilisons-nous pour que les 9 milliards d'euros d'aides européennes versées aux agriculteurs français soient conditionnés au respect de l'environnement !