Ministre de l'écologie, un contrat à durée déterminé de 6 mois ?
Le secrétaire général de l'Elysée vient d'annoncer la composition du nouveau gouvernement. Philippe Martin, ministre de l'écologie a été remplacé par Ségolène Royal. En 23 mois de présidence Hollande, le ministère de l'Ecologie aura donc changé quatre fois de ministres, un record de non-longévité pour ce ministère dit du développement durable.
Agir pour l'Environnement s'interroge sur la signification à donner à ce zapping permanent qui rend la politique écologique de François Hollande illisible, incolore et sans saveur. Alors que la loi sur la transition énergétique doit être présentée aux parlementaires à la fin du premier semestre, il est peu de dire que sa préparation aura été rythmée par les départs des ministres censés la soutenir. Pas moins de trois ministres successifs auront ainsi participé aux débats entourant la préparation de cette loi.
En moyenne, sous la présidence de François Hollande, l'obsolescence programmée des ministres de l'Ecologie est fixée à 231 jours. A ce rythme là, il est possible qu'à l'avenir, les futurs remaniements peinent à trouver la personne idoine, prête à se sacrifier pour faire de la figuration sur la photo de famille. A tel point qu'il est désormais possible de poser la seule question qui vaille : le ministre de l'Ecologie est-il un intermittent du spectacle ?
Le ministère de l'Ecologie est ainsi devenu, non pas la ministère de la transition écologique mais un ministère en transition... en transition permanente avec à sa tête un ministre en sursis.
Alors que la France doit adopter une loi majeure sur la transition énergétique, que notre pays doit accueillir en 2015 la conférence onusienne sur la climat, ce changement permanent relève l'absence de vision d'un Chef de l'Etat obnubilé par les vieilles recettes d'un redressement productif qui ont mené la France dans le mur écologique.