Le coût d’une catastrophe nucléaire évalué à 430 milliards d’euros : Pas cher le nucléaire ?

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L’institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) vient d’évaluer le coût d’une catastrophe nucléaire à 430 milliards d’euros. Ces chiffres sont cohérents avec ceux que l’Organisation des Nations Unies a publiés à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, dont le coût est estimé à 500 milliards d’euros (hors coût sanitaire… !).

De Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement.

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Aussi étonnant que cela puisse paraître, en cas d’accident nucléaire, l’opérateur historique bénéfice d’une responsabilité limitée (comprendre « une irresponsabilité illimitée » ?!) et n’est couvert par une assurance qu’à hauteur de 91,5 millions d’euros par sinistre. Force est de constater que le nucléaire n’est même pas assuré au tiers !

Le reste des coûts inhérents à une telle catastrophe serait supporté par les citoyens français. Comme de mauvaises coutumes, le nucléaire est un système énergétique qui socialise les pertes et privatise les bénéfices.

La déliquescence du parc nucléaire français alliée à son vieillissement, la privatisation larvée du secteur énergétique, la dangerosité intrinsèque du nucléaire nous amènent à ne plus pouvoir exclure une telle catastrophe.

En adoptant le point de vue étriqué d’un économiste libéral, il est peu de dire que le nucléaire bénéfice d’un régime d’exception qui mériterait un peu plus d’équité. Face à ce qui apparaît comme un soutien évident à cette industrie, le droit de la concurrence est-il respecté ? Le développement des énergies renouvelables bénéficie-t-il du même soutien déguisé de la part de l’État français ? La réponse est clairement négative. Ce faisant, il est grand temps que les acteurs du nucléaire soient clairement mis devant leur responsabilité et soient désormais dans l’obligation de souscrire une assurance couvrant l’intégralité des dommages potentiels.

L’Europe doit se pencher rapidement sur cette responsabilité limitée des producteurs d’électricité nucléaire. La convention de Paris qui régit ce système assurantielle spécifique doit être profondément revue.

Il n’est pas acceptable qu’en plus de ne pas provisionner assez d’argent en vue de financer le démantèlement des réacteurs à l’arrêt ou « gérer » les déchets nucléaires durant des millénaires, EDF puisse être considéré comme irresponsable en cas de catastrophe nucléaire.

Il est enfin à noter que cette estimation de l’INRS fait abstraction de l’impact d’une catastrophe sur la vie humaine et sur les écosystèmes. Puisque la vie humaine n’a pas de prix, puisqu’une catastrophe nucléaire ne peut être exclue, l’arrêt du nucléaire doit être envisagé le plus rapidement possible.

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