La guerre des MON (810)
MAJ 26/01/2012 : Les décisions rendues fin 2011, par la Cour Européenne de Justice puis par le Conseil d’Etat, permettant de nouveau la commercialisation du maïs Monsanto 810, relancent la bataille contre les OGM ! Depuis plusieurs semaines, agricultures, consommateurs et apiculteurs se mobilisent pour exiger du gouvernement qu’il prenne des mesures pour interdire la circulation des semences Mon 810 et pour réactiver un réel moratoire. Plusieurs actions ont été organisées sur des sites de la compagnie Monsanto dans différentes régions.
Légende : Rassemblement pour le droit et la liberté de butiner sans OGM. Vendredi 20 janvier 2012 à Bron (69)
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Le début de la mobilisation avait été marqué par la pétition lancée le 1er décembre dernier, par 17 organisations apicoles, agricoles et environnementales pour protéger l’apiculture européenne contre les OGM. Une rencontre entre les représentants de la Confédération paysanne, de l’Union nationale des Apiculteurs Français, de la Fédération Française des Apiculteurs professionnels et le Ministère de l’écologie et le Ministère de l’agriculture a eu lieu vendredi 13 janvier pour aborder ce sujet.
« Nous avons fait part de nos craintes de voir réapparaître du MON 810 dans les champs en 2012 », précisent les représentants des organisations. La réponse du ministère de l’écologie face à ces craintes a été claire: « le Gouvernement maintient son opposition à cette culture ». « La culture du MON810 restera donc interdite en France en 2012. » La ministre réaffirmait encore lundi dernier qu’elle prendrait une mesure dans ce sens avant la fin du mois de février.
Mais les craintes des agriculteurs et surtout des apiculteurs, ne sont pas apaisées pour autant ! Plusieurs éléments nécessite une accélération des décisions politiques. D’abord, les semis seraient réalisés de façon précoce: « un hiver particulièrement doux et une volonté affirmée de certains maïsiculteurs de semer des OGM le plus tôt possible ». Puis, l’annonce des producteurs d’OGM d’intenter une action en référé en s’appuyant sur la décision du Conseil d’Etat de novembre dernier ne rassure pas non plus. Cela pourrait signifier que la suspension n’interviendrait pas avant le mois de mai. « Ça permettrait encore de semer du MON 810.» Il faut donc accélérer le pas !
C’est pourquoi les demandes des organisations professionnelles portent principalement sur la prise d’une interdiction immédiate de cession et de culture. Pour parfaire leur demande elles ont fourni « au gouvernement des éléments techniques et juridiques afin de renforcer la solidité de l’interdiction. » Rappelons aussi que la « réglementation européenne et la loi française autorisent un Etat membre à prendre les mesures nécessaires pour protéger l’apiculture. »
Maintenant, il faut agir, car aujourd’hui, l’apiculteur est rendu responsable de la pollution des miels par du pollen de Mon810. Depuis la décision de la Cour de Justice européenne du 6 septembre, « tout miel contenant un grain de pollen de MON 810 est interdit à la vente et doit être détruit comme un déchet toxique ». Les abeilles étant présentes dans toutes les zones de culture de maïs en France, de nouvelles cultures d'OGM condamneraient la profession !
« Nous continuerons donc à œuvrer pour que ces mesures soient prises dans les meilleurs délais. », concluent les apiculteurs. « L’agriculture a besoin des abeilles pour la pollinisation, mais pas des OGM. »
Il faut donc continuer à maintenir la pression jusqu’à ce qu’une mesure d’interdiction immédiate de la circulation des semences Mon 810 et la réactivation d’un réel moratoire soient mis en place.
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De Larissa de Kochko, coordinatrice de campagne - Agir pour l'Environnement