Flamanville : une mise en service radioactive
Début mai, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son feu vert pour la mise en service du réacteur EPR de Flamanville. Ce dernier pourra donc effectuer son premier chargement de combustible, amorçant ainsi son fonctionnement. Cependant, un nouveau problème semble se profiler à l'horizon...
En effet, le couvercle du réacteur est défectueux et devra être remplacé à la fin du premier cycle de fonctionnement, d'ici fin 2025. Il s'agit d'une décision d'EDF de ne pas remplacer le couvercle avant le démarrage du réacteur, afin de ne pas retarder davantage le chantier colossal que représente ce premier EPR en France.
Pour rappel, le coût initial du projet de l’EPR de Flamanville était estimé à 3 milliards d'euros (base 2003). Cette somme a été multipliée par plus de quatre en 20 ans et avoisine maintenant les 12,4 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent 6,7 milliards d'euros de coûts supplémentaires.
Cette inflation des coûts est largement due aux retards du chantier. Le premier béton a été coulé le 3 décembre 2007, avec une mise en service initiale prévue en 2012. Après de nombreux retards, sa mise en service est désormais prévue pour 2024.
La décision d'EDF de précipiter la mise en service du réacteur entraînera la production de déchets radioactifs supplémentaires. En effet, le couvercle de la cuve sera contaminé et devra être envoyé au centre de stockage de l'Aube. Nous manquons actuellement d'informations sur la taille, le coût ou la durée de ce nouveau chantier. De plus, la radioactivité du couvercle représente un risque pour les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants, selon l'ASN.
Agir pour l'Environnement demande ainsi à EDF de retarder la mise en service du réacteur de Flamanville, afin de prendre le temps de remplacer le couvercle défectueux avant qu'il ne devienne radioactif. Il est inacceptable qu'EDF et le gouvernement mettent en danger la santé des travailleurs et permettent la pollution de notre environnement au nom de choix politiques, faute de pouvoir se permettre un nouveau retard !