Enquête : « Produits solaires pour enfants, trop de substances préoccupantes ! »

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À travers une grande enquête commune, les associations Wecf France et Agir pour l'Environnement mettent en évidence la présence de 29 substances préoccupantes contenues dans 71 produits solaires pour enfants, représentatifs du marché de la grande distribution, de la pharmacie et parapharmacie, et des circuits bio.

Les résultats de l’enquête révèlent que aucun des 71 produits n’est exempt de substance problématique pour la santé et l’environnement. Les enfants sont particulièrement vulnérables face aux risques d’exposition à ces substances plus ou moins préoccupantes, parmi lesquelles des perturbateurs endocriniens, des nanoparticules ou encore des allergènes.

Un décryptage minutieux

Alors que les produits solaires contre les UVA et les UVB comptent parmi les moyens plébiscités pour protéger les enfants des effets néfastes du soleil, nous avons voulu vérifier si les ingrédients utilisés dans la composition des filtres solaires des gammes pour enfants présentent des risques.

Pour cela nous avons sélectionné 71 produits solaires pour enfants représentatifs des marques vendues sur le marché. A travers un décryptage minutieux des étiquettes, et de la liste des ingrédients contenus dans ces produits, nous avons recensé les substances préoccupantes qui les composent, en les comparant aux données de la littérature scientifique.

Les principaux résultats

  • Dans les 71 produits solaires pour enfants, 29 substances problématiques, plus ou moins préoccupantes ont été relevées et classées en ROUGE pour extrêmement préoccupantes, ORANGE pour très préoccupantes et JAUNE pour préoccupantes. 5 substances sont des perturbateurs endocriniens extrêmement préoccupants.
  • Aucun des 71 produits n’est exempt de substances plus ou moins préoccupantes.
  • 9 produits contiennent un cocktail d’au moins 10 substances problématiques.
  • Les 3 produits analysés en laboratoire contiennent bien des nanoparticules alors qu’ils ne l’indiquent pas sur l’emballage, ils sont donc en infraction avec la réglementation sur les cosmétiques.
  • 7 substances classées extrêmement préoccupantes sont reconnues pour leurs effets néfastes pour le milieu aquatique.

Afin d’informer les consommateurs, nous avons créé un tableau de classification indiquant dans quels produits décryptés pour l'enquête, ces substances étaient présentes. Ce tableau est consultable dans le rapport d'enquête.

Notre analyse en laboratoire

Nous avons souhaité vérifier si les fabricants respectaient bien l’obligation d’information sur la présence d’ingrédients nanoparticulaires. Pour trois produits commercialisés dans des circuits distincts, nous avons fait analyser en laboratoire trois ingrédients disposant de protocoles de mesure. Les résultats ont démontré que ces trois produits contiennent bien des composants à l'échelle nano alors que leurs étiquettes n'en font aucune mention.

Les deux associations Wecf France et Agir pour l’Environnement demandent aujourd'hui :

  • La saisine de l’ANSES pour évaluer le rapport bénéfices / risques des produits solaires pour enfants. Bénéfices comme protection des effets néfastes du soleil sur la peau, risques engendrés par la présence de substances chimiques problématiques.

  • L’interdiction des substances extrêmement préoccupantes classées en rouge, perturbateurs endocriniens, nanoparticules, substances parfumantes établies comme allergènes par contact.

  • Une action forte de la France pour protéger la santé des enfants face aux perturbateurs endocriniens par l’interdiction de toutes ces substances dans les produits qui leur sont destinés.

  • Une action rapide de la Commission européenne pour réglementer les 28 perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés utilisés en cosmétique et identifiés par elle comme prioritaires.

  • Une action dissuasive des autorités compétentes (DGCCRF et ANSM) pour obliger les fabricants à respecter la réglementation sur les cosmétiques par l’affichage de la présence de nanoparticules.

Tous les détails de l’enquête, tous les résultats avec le grand tableau des 71 produits et les 29 fiches des substances problématiques dans le rapport consultable et téléchargeable en cliquant sur ce lien.

Pour Wecf France, ce travail s’inscrit dans la continuité de son enquête de 2016 sur les cosmétiques bébés1, et son guide « cosmétiques bébés » tout juste réédité. Agir pour l’Environnement poursuit pour sa part son investigation sur les nanoparticules présentes dans les produits de consommation courante. En 2016, l’association avait révélé la présence de nanoparticules dans l’alimentation en publiant des analyses inédites en Europe, étape-clef conduisant à la suspension du dioxyde de titane dans l’alimentation en France en 2020.