Écologie : Fini la vacance ? Par Stéphen Kerckhove, directeur général d’Agir pour l’Environnement
La vacance du pouvoir en matière écologique ne date pas du flottement né des dernières élections législatives. Voilà désormais deux ans qu’un ministre de l’Écologie bat des records de longévité grâce à une discrétion qui cache mal son manque d’ambition.
Une leçon peut être tirée du passage de Christophe Béchu à la tête de ce qu’on pourrait appeler le ministère de l’impossible. Avant dernier par ordre protocolaire, il a, de fait, tenu le rôle qu’on lui avait assigné.
Alors que les chocs écologiques secouent désormais tous les secteurs, l’écologie disparaît de l’agenda gouvernemental, reposant sur le présupposé erroné qu’en occultant les crises, celles-ci finiraient, par magie, par se dissoudre, adoptant ainsi l’aphorisme d’Henri Queuille selon laquelle « il n’y a pas de problème que l’absence de solution ne finisse par régler ».
Cet attentisme, aussi confortable soit-il du point de vue politique, signe en réalité une responsabilité dont nos enfants nous accuseront.
Même si chacun peut mesurer l’écart existant entre ce qu’il serait nécessaire de faire et un jeu politique mortifère et autobloquant, la nomination d’un nouveau gouvernement ne peut plus être une énième occasion manquée.
Un soutien ambitieux aux énergies renouvelables, ainsi qu’à l’agriculture biologique, doit faire partie des premières mesures adoptées par le nouveau Premier ministre pour que la France rattrape un retard incompréhensible.
Nous appelons Michel Barnier à prendre la hauteur nécessaire pour remettre la France sur les rails écologiques. Nous ne pouvons plus accepter d’assister, passifs, à la destruction de l’ambition écologique de notre pays, ni constater benoîtement que la France s’enfonce, année après année, en bas des classements en matière de déploiement des énergies renouvelables et de conversion à l’agriculture biologique.
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