Du global au local, un devoir de cohérence !
La pensée écologique s'est construite sur une volonté et un principe : "Penser globalement tout en agissant localement !". La protection de l'environnement réclame de la cohérence, de la ténacité et une volonté d'agir dans le temps et dans l'espace. Depuis le sommet de Johannesburg, certains responsables politiques ont pris pour mauvaise habitude de revêtir les habits de l'écologiste pour perpétuer une politique destructrice de l'environnement. C'est ainsi que fleurissent des discours qu'un René Dumont ne renierait pas, discours censés justifier une politique locale scandaleusement attentatoire aux écosystèmes. Parallèlement à cette explosion de bons mots écologiques, des projets climaticides sont mis en oeuvre. Plus d'un millier de kilomètres d'autoroutes, un aéroport, un réacteur nucléaire… sont actuellement en projet aux quatre coins du territoire français. Quelle crédibilité attendre de responsables politiques dont le double langage devient une seconde nature ?
Article paru dans la [LETTRE spéciale RIO+20] EDITO - Si tu vas à Rio...
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À coup sûr, les responsables politiques vont ainsi profiter du Sommet de Rio pour faire assaut de belles formules en enchaînant les grands discours empreints de la mystique écologique. Mais pour être audibles et crédibles, nos décideurs doivent être exemplaires ! Il ne peut, il ne doit plus y avoir un discours écologique à Rio et des actes anti-écologiques en France.
Le projet d'aéroport prévu à Notre-Dame des Landes est à cet égard symptomatique d'une certaine façon de faire de la politique. Ce projet est né voilà plus de 40 ans et aurait pour conséquence directe de détruire 2000 hectares de terres agricoles bocagères d'une biodiversité immense. Si Vinci, entreprise en charge de la réalisation, tente tant bien que mal de justifier ce projet en le qualifiant d'aéroport respectant les normes de haute qualité environnementale tout en proposant de créer une AMAP pour encourager la vente de produits bio aux salariés de la plate-forme, les citoyens ne sont pas dupes !
En effet, il existe déjà un aéroport à Nantes qui ne connaît ni problème de saturation, ni problème de sécurité. Une étude indépendante a montré que la déclaration d'utilité publique de 2008 s'était basée sur des données erronées. Selon cette étude, le projet n'est pas économiquement viable. Alors que le prix du kérosène ne peut qu'augmenter, les promoteurs du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes espèrent doubler le trafic aérien dans les années qui viennent. Or, le nombre de décollages et atterrissages stagne depuis l'an 2000 sur l'aéroport de Nantes Métropole ! Pourtant, le gouvernement français et de nombreux élus locaux continuent de défendre la construction de cet aéroport, sans prendre en compte les impacts environnementaux. L'équivalent d'un département tous les 7 ans est recouvert par le bitume. Les émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien ont plus que doublé ces dernières années. Ce projet d'aéroport ne fait rien de moins qu'accompagner ce mouvement vers la destruction de nos biens communs. Il est profondément scandaleux d'oser aller à Rio donner des leçons à la terre entière sans être exemplaire localement.