Découvrez trois nouvelles Réserves de Biodiversité à travers la France

De nouvelles Réserves de Biodiversité ont été créées à travers la France, notamment à Chasseneuil, Yversay et Labastide-d'Armagnac. Grâce à la signature d'une Obligation Réelle Environnementale (ORE), ces terrains, allant de 500 m² à plus de 11 000 m², sont en passe de devenir de véritables sanctuaires pour la biodiversité, et ce, pour près d'un siècle.

Réserve de Biodiversité à Chasseneuil

La première Réserve de Biodiversité à être préservée pour une durée de 99 ans s’étend sur 9 410 m² et se situe à Chasseneuil ou Chasseneuil-en-Berry, dans le département de l'Indre (36).

Ce terrain, riche en faune et en flore, abrite un jardin sauvage, une prairie, un verger et une zone humide. Giovanni, son propriétaire, y met en œuvre de nombreuses bonnes pratiques : il accueille des poneys retraités d’un centre équestre voisin pour entretenir naturellement la prairie, empêchant ainsi la repousse des ligneux et préservant la biodiversité locale. Son potager et son verger sont cultivés selon les principes de la permaculture, avec des variétés typiques du Berry et du Limousin. Par ailleurs, 150 arbrisseaux d’essences locales ont été plantés pour renforcer les haies.

En signant une Obligation Réelle Environnementale (ORE) devant notaire, Giovanni s’engage à protéger ce terrain et à sensibiliser son entourage à l’importance de préserver la nature. Depuis deux ans, il ouvre d’ailleurs les portes de son jardin dans le cadre du programme « Visite au jardin » du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE). Pour lui, « c’est en montrant l’exemple et en partageant des conseils qu’on donne envie de s’engager en faveur de l’environnement ».

Ses engagements concrets pour la biodiversité

• Préserver l’intégrité des parcelles visées par l’Obligation Réelle Environnementale et empêcher toute activité humaine néfaste à la faune et à la flore ;
• Ne pas détruire, retirer ni déplacer les éléments de biodiversité sur l'ensemble des parcelles indiquées (arbres, arbustes, fruitiers, haies...) : ne pas couper ou dessoucher les arbres isolés, les haies, ni déplacer ou détruire de nids, murets en pierre (cairns) ou autres éléments susceptibles d'abriter des zones de reproduction à oiseaux, batraciens, reptiles ou autres micro-mammifères (sauf risque avéré et imminent pour la sécurité des biens et personnes sur la parcelle ZE 115) ;
• Ne pas épandre de pesticides, ni engrais artificiels, ni produits chimiques d’aucune sorte ;
• Interdiction de dépôt, d'abandon de déchets, de détritus de quelque sorte que ce soit ;
• Conserver les nichoirs en l'état (si trop abîmés, alors les remplacer).
• Si les arbres présents dans les haies sont vieillissants et devenus dangereux, les occuper en totem à au moins 3 m de haut afin de conserver des niches ;
• Ne pas labourer la pâture (dans la mesure du possible) ;
• En cas d’élagage, prévoir le maintien des branches principales charpentières ;
• S’interdire l’élagage en période de nidification (mars à juillet) et, dans ce cas, ne pas couper les branches principales (charpentières) ;
• S’interdire de construire sur la parcelle visée et de l’artificialiser (hormis des constructions à vocation de paysannerie rurale : abri d'animaux, de jardin…) ;
• Ne pas pratiquer d'opération de drainage ou autres interventions du même type ;
• Conserver les zones humides ;
• Ne pas porter atteinte à la mare (pas de rebouchage, pas de comblement végétal ou minéral ou au moyen de matériaux anthropiques) ;
• La mare doit être entretenue dans son profil actuel selon des pratiques ne dégradant pas la biodiversité présente (maintenir un effet de pente douce et de risbermes par paliers) ;
• Préserver le mode cultural de type permaculture (dans la mesure du possible).

Réserve de Biodiversité à Yversay

La deuxième Réserve de Biodiversité protégée pour près d’un siècle se situe à Yversay, dans le département de la Vienne (86).

Ce terrain de 11 360 m² abrite un jardin sauvage, une forêt, une prairie, un verger et une zone humide. Véritable havre de biodiversité, il est géré selon des pratiques écologiques et biologiques, favorisant la libre évolution des milieux naturels et la préservation de plusieurs mares.

En signant une Obligation Réelle Environnementale (ORE), son propriétaire, Alain, souhaite résister à la pression immobilière et agricole. Pour lui, son terrain est « la Capitale du Paradis », un vaste jardin comestible où fruits et baies abondent au fil des saisons. Récemment, une serre enterrée walipini est venue enrichir cet écosystème.

Cette serre bioclimatique, qui repose sur l’inertie thermique du sol, permet de maintenir une température stable tout au long de l’année et d’y cultiver des légumes même en hiver.

À travers son engagement, Alain défend une vision où la nature est libre de s’épanouir à son rythme, face à l’artificialisation croissante des sols et à l’agriculture intensive qui s’imposent dans la région. À travers son terrain, il montre qu’il est possible de réinventer notre rapport à la nature, en la laissant nous guider vers un futur plus respectueux du vivant.

Retrouvez la liste complète de ses engagements

• Préserver l’intégrité des parcelles visées par l’Obligation Réelle Environnementale et empêcher toute activité humaine néfaste à la faune et à la flore ;
• S’interdire de construire sur les parcelles visées et de les artificialiser ;
• Sauvegarder les plantations existantes (arbres, talus, ...) sur les parcelles visées ;
• Ne pas épandre de pesticides, ni engrais artificiels, ni produits chimiques d’aucune sorte ;
• En matière de pollution lumineuse, n’avoir aucune source de lumière artificielle la nuit ;
• Interdire de cultiver, labourer, pâturer, exploiter les sols, hors des cultures potagères et du maraîchage familial ;
• Conserver les zones humides ;
• Interdire le passage d'engins motorisés hors des besoins de réparation liés à la sauvegarde du bâti ;
• Interdiction de pratiquer quelque forme de prélèvement que ce soit, faune ou flore ;
• Élaguer les arbres en dehors des périodes de nidification ;
• Protéger, ne pas porter atteinte à telle ou telle espèce documentée à l'inventaire écologique annexé ;
• Interdire de circuler en dehors des chemins balisés ;
• Interdire le dépôt, l'abandon de déchets, de détritus de quelque sorte que ce soit ;
• Ne pas camper, ne pas faire de feux.

Réserve de Biodiversité à Labastide-d'Armagnac

La troisième Réserve de Biodiversité se distingue par son caractère unique : il s’agit du « Jardin de Lulu », un jardin niché au cœur d’une ancienne zone de jardins hérités du Moyen Âge. À la fois témoin de l’histoire du lieu et espace de création dédié au végétal, il mêle traditions anciennes et approches novatrices en faveur de la biodiversité.

Situé dans les Landes (40), ce « jardin des mélanges » accueille une incroyable diversité : légumes, arbres fruitiers, aromatiques, arbustes, plantes vivaces, compagnes, sauvages et vagabondes s’y côtoient en parfaite harmonie. Son propriétaire s’attache notamment à réhabiliter des plantes mal aimées, comme le lierre et l’ortie, en démontrant leur rôle écologique essentiel. Quant aux haies de cornouiller sanguin et de noisetier, elles offrent refuge aux crapauds, même en l’absence de mare à proximité.

Un jardin inspiré par la permaculture

Cultivé dans un profond respect de l’environnement, ce jardin s’inspire des principes de la permaculture, favorisant un équilibre naturel entre les espèces. Pour ses propriétaires, il représente « une source quotidienne d'émerveillement, un inépuisable champs d'expériences et une école d'humilité ».

Reconnu « Refuge LPO » depuis 2013, il fait également partie du réseau national des « Jardins de Noé », contribuant ainsi activement à la préservation de la faune et de la flore.

Découvrez d’autres engagements pris par le propriétaire

• Préserver l’intégrité des parcelles visées par l’Obligation Réelle Environnementale et empêcher toute activité humaine néfaste à la faune et à la flore ;
• S’interdire de construire sur les parcelles visées et de les artificialiser ;
• Sauvegarder les plantations existantes (arbres, talus, etc.) sur les parcelles visées ;
• Ne pas épandre de pesticides, ni engrais artificiels, ni produits chimiques d’aucune sorte ;
• Pollution lumineuse : n’avoir aucune source de lumière artificielle la nuit ;
• Conserver les zones humides ;
• Préserver les habitats existants de la faune locale (tas de bois mort, feuilles mortes, arbres creux, etc.) ;
• Élaguer les arbres en dehors des périodes de nidification ;
• Protéger, ne pas porter atteinte à telle ou telle espèce documentée à l'inventaire écologique qui sera établi ultérieurement entre les parties ;
• Interdiction de dépôt, d'abandon de déchets, de détritus de quelque sorte que ce soit.

Créez vous aussi votre Réserve de Biodiversité !

Si vous possédez vous-aussi un terrain que vous souhaitez protéger, Agir pour l'environnement vous propose de vous accompagner dans la création de votre Réserve de Biodiversité. Cela vous permettra de sanctuariser un espace naturel pendant un siècle.