Zones humides : Quand Notre Dame des Landes prend l'eau…
Communiqués de presseComme chaque année, le 2 février est la journée mondiale des zones humides destinée à sensibiliser les citoyens à l'utilité et à la protection des zones humides.
La journée mondiale des zones humides, à laquelle la France s’est toujours associée, prend en 2013 un relief particulier et menace de schizophrénie le gouvernement de Jean-Marc Ayraut qui semble bien décidé à défendre le projet de construction d'un aéroport à Notre Dame des Landes...
Comment en effet se présenter en défenseur des zones humides alors que ce projet détruirait 2000 hectares de terres agricoles bocagères dont 98% est constitué de... zones humides ? Laquelle permet de réguler le débit des cours d'eau, de garantir le bon état des masses d’eau et participe à la filtration de polluants diffus favorisant ainsi la conservation de la biodiversité.
Pour pallier à cette destruction, la loi sur l'eau oblige Vinci, constructeur désigné de cet aéroport, à « compenser » les destructions des zones humides en les re-créant de manière artificielle, un peu plus loin, là où il y aurait de la place… ! Cependant, Vinci et la Société Aéroport du Grand Ouest (AGO) tentent coûte que coûte de contourner la loi sur l'eau en inventant ses propres méthodes de compensation ; à tel point que les ministres de l’écologie et des transports ont crée un comité d'expertises scientifiques pour les étudier.
Agir pour l'Environnement et l'Acipa dénoncent l'ineptie de ces pseudo-mesures « compensatrices » car l'environnement n’est pas un jeu de mécano ; ce qui est détruit l’est irréversiblement et ne peut être reconstruit un peu plus loin. Cette "compensation" illustre parfaitement cette vision technicienne de la nature. Or, la technique et la fuite en avant ne permettront pas de concilier préservation de nos écosystèmes et de notre biodiversité d'une part et rêve de la croissance à tout prix de l'autre.
Agir pour l'Environnement et l'Acipa demandent au gouvernement d'arrêter ce double discours en s'affichant d'un côté comme défenseur de l'environnement tout en s'apprêtant à détruire une zone humide de grande importance entre la Loire et la Vilaine pour édifier un projet d’aéroport international hérité d'une époque révolue.
Dans un pays où chaque année disparaissent 93 000 hectares de terres soit l'équivalent d'un département tous les sept ans, au profit d'infrastructures bétonnées érigées au nom de la seule croissance économique, le gouvernement prend avec Notre-Dame-des-Landes le risque de s'embourber en abandonnant les milieux naturels au profit du béton.
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